L'Insoupçonné


Du 22 au 24 Février 2018 à 20H30 au Théâtre de la Verrière.

Dans le cadre d'un Cabaret de l'Union organisé par Travail et Culture la représentation du 23 Février sera suivie d'un débat avec des sociologues et professionnels de la santé.  

 


Une gare, un train à prendre. Un rendez-vous professionnel de la plus haute importance.

Mary Jane, femme de notre temps, d'ici et d'ailleurs, porte les oeillères d'une vie pressée aux accents citadins.

Un mouvement social inattendu suspend le traffic pour une durée indéterminée. Soudain, le rendez-vous est en péril et l'avenir de l'entreprise est en jeu.

Mary Jane est en communication régulière avec sa patronne qui imprime sur elle une pression qui s'accentue.

Non loin une valise abandonnée.

A qui appartient-elle ? Que contient-elle ? L'occasion pour Mary Jane d'échapper par instants aux engrenages d'une réalité suffocante qui donne le tempo sans sourciller.

Rêver. Rêver d'avoir le temps. Juste le temps de rêver. Du temps... Vite ! Avant que la fatigue n'achève d'emporter ce qui reste de Joie au fond des poches.


 

Il arrive, dans les moments les plus délicats de l’existence – quand l’absence de perspectives nous conduit et nous reconduit sans cesse au bord des précipices – que surgisse en nous comme par surprise une nouvelle voie qu’il nous faut emprunter, là, maintenant, sans plus tarder, peu importent les conséquences. L’Insoupçonné est le récit d’une démission, au sens propre.

Une démission qui est engagement dans la vie. Une démission d’un emploi et d’un monde où il faut sans cesse négocier sa part de liberté, où il faut se plier toujours plus, devenir contorsionniste, ou rompre sous les coups de fouets d’un contremaître sans visage, nommé entre autres sobriquets « dure réalité ». Comme s’il s’agissait là de la seule réalité possible et que tout le reste n’était qu’infamie. Il ne s’agit pas ici de formuler un énième rêve de Grand Soir. Il s’agit de résister, aujourd’hui, et tant que cela sera nécessaire. Résister à la bêtise, à l’obéissance aveugle, à la tentation d’accepter sa propre disparition sans broncher en échange d’un peu de rabe d’avoine dans le seau. Mary-Jane, femme d’une trentaine d’an- née épuisée nerveusement par une vie professionnelle et sociale « parfaitement » remplie, prend son train pour se rendre à un rendez-vous capital. Aussi capital que tous les autres rendez-vous de sa vie. L’Insoupçonné est l’histoire d’une dé- sobéissance par le rêve qui se poursuit dans la réalité. Désobéissance nécessaire face à un monde qui emploie un marteau pour enfoncer le clou au même titre qu’il emploie un être humain pour appuyer sur le bouton. Le monde représenté ici est un monde hautement normatif déguisé en terre de liberté. Les ressemblances avec notre société ne sauraient être considérées comme fortuites. Si le regard porté est ici acéré, il n’en reste pas moins que l’objet principal de L’Insoupçonné est la Joie. Cette Joie dont on se prive au nom de combats qui ne nous appar- tiennent pas, une Joie qu’il nous faudra toujours reconquérir.

Une Joie de Vivre, profondément légère... Insoupçonnée.

Olivier Nikolcic 


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